Si copia tu frente del río cercano la pura corriente y miras tu rostro del amor encendido, soy yo, que me escondo del agua en el fondo y, loco de amores, a amar te convido; soy yo, que, en tu pecho buscada morada, envío a tus ojos mi ardiente mirada, mi blanca divina... y el fuego que siento la faz te ilumina.
Si en medio del valle en tardo se trueca tu amor animado, vacila tu planta, se pliega tu talle... soy yo, dueño amado, que, en no vistos lazos de amor anhelante, te estrecho en mis brazos; soy yo quien te teje la alfombra florida que vuelve a tu cuerpo la fuerza de la vida; soy yo, que te sigo en alas del viento soñando contigo.
Si estando en tu lecho escuchas acaso celeste armonía que llena de goces tu cándido pecho, soy yo, vida mía...; soy yo, que levanto al cielo tranquilo mi férvido canto; soy yo, que, los aires cruzando ligero por un ignorado, movible sendero, ansioso de calma, sediento de amores, penetro en tu alma. |
Si ton front imite le courant pur de la rivière proche et que tu y vois ton visage enflammé d'amour, c'est moi qui me cache au fond de l'eau et, qui fou d'amour, t'invite à aimer ; c'est moi qui, en ton sein, hâvre recherché, envoie vers tes yeux mon ardent regard, mon albe déesse... et le feu qui me brûle illumine ta face.
Si au milieu du vallon ton vif amour devient lent, ton allure vacille, ta taille s'incline... c'est moi qui, en maître adulé, par d'invisible liens d'amour haletant, te serre entre mes bras; c'est moi qui te tisse le tapis de fleurs qui redonne à ton corps une force vive; c'est moi qui te suis rêvant avec toi dans les ailes du vent.
Si quand tu es au lit tu entends par hasard une harmonie céleste que remplit de plaisirs ton cœur candide, c'est moi, ma vie... ; c'est moi qui éleve dans le ciel tranquille mon chant fervent ; c'est moi qui, traversant l'air léger par un chemin mouvant et inconnu, avide de calme, assoiffé d'amours, pénètre ton âme. |