Su mano entre mis manos, sus ojos en mis ojos, la amorosa cabeza apoyada en mi hombro. ¡Dios sabe cuántas veces, con paso perezoso, hemos vagado juntos, bajo los altos olmos que de su casa prestan misterio y sombra al pórtico! Y ayer... un año apenas, pasado como un soplo, con qué exquisita gracia, con qué admirable aplomo, me dijo al presentarnos un amigo oficioso: -Creo que en alguna parte he visto a usted. -¡Ah! bobos, que sois de los salones comadres de buen tono, y andáis por allí a caza de galantes embrollos: ¡Qué historia habéis perdido! ¡Qué manjar tan sabroso para ser devorado sotto voce en un corro, detrás del abanico de plumas y de oro!
¡Discreta y casta luna, copudos y altos olmos, paredes de su casa, umbrales de su pórtico, callad, y que el secreto no salga de vosotros! Callad; que por mi parte lo he olvidado todo: y ella... ella... ¡no hay máscara semejante a su rostro!
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Sa main entre les miennes, les yeux dans les yeux, sa tête langoureuse appuyée sur mon épaule. Dieu sait combien de fois, d'un pas paresseux, nous avons erré ensemble, sous les grands ormes que prêtent à sa maison du mystère et de l'ombre sous le portique ! Et hier... un an à peine, qui a passé comme un souffle, avec quelle exquise grâce, quel admirable aplomb, me dit-elle, alors qu'un vague ami nous présentait l'un à l'autre : -Il me semble vous avoir déjà vu quelque part. -Ah! idiots, que vous êtes vous autres dans les salons, commères bien pensantes, qui furetez partout à l'affût de galantes embrouilles : Quelle histoire vous avez manquée là ! Quel mets savoureux à dévorer à mi voix dans vos cercles, derrières vos éventails de plumes et d'or !
Discrète et chaste lune, grands ormes touffus, murs de sa maison, seuil de son portique, taisez-vous, et que le secret reste entre vous ! Taisez-vous ; car pour ma part j'ai tout oublié : et elle... elle... il n'y a pas de masque semblable à son visage !
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