Sobre la falda tenía el libro abierto; en mi mejilla tocaban sus rizos negros; no veíamos las letras ninguno creo; mas guardábamos entrambos hondo silencio. ¿Cuánto duró? Ni aun entonces pude saberlo; sólo sé que no se oía más que el aliento, que apresurado escapaba del labio seco. Sólo sé que nos volvimos los dos a un tiempo y nuestros ojos se hallaron y sonó un beso. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Creación de Dante era el libro, era su Infierno. Cuando a él bajamos los ojos yo dije trémulo: -¿Comprendes ya que un poema cabe en un verso? Y ella respondió encendida -¡Ya lo comprendo!
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Sur sa jupe le livre ouvert; sur ma joue la caresse de ses boucles brunes; ni l'un ni l'autre, je crois, ne voyions les lettres, mais nous conservions entre nous un profond silence. Combien cela dura-t'il ? Ni même alors je ne pus le savoir ; je sais seulement que l'on n'entendait rien d'autre que sa respiration, qui s'échappait, oppressée, de sa lèvre sèche. Je sais seulement que nous nous tournames tous deux en même temps et que nos yeux se trouvèrent et que claqua un baiser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le livre était une œuvre de Dante, c'était son “Enfer”. Quand nos yeux se posèrent sur lui je dis tout tremblant : -Comprends-tu maintenant qu'un poème peut tenir dans un seul vers ? Et elle répondit, enflammée -Oui, maintenant je le comprends !
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