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Gustavo Adolfo Bécquer
Rimas y leyendas- XVIII - Fatigada del baile Rimes et légendes- XVIII - Lasse du bal

Fatigada del baile,
encendido el color, breve el aliento,
apoyada en mi brazo,
del salón se detuvo en un extremo.

Entre la leve gasa
que levanta el palpitante seno
una flor se mecía
en compasado y dulce movimiento.

Como en cuna de nácar
que empuja el mar y que acaricia el céfiro,
tal vez allí dormía
al soplo de sus labios entreabiertos.

¡Oh! ¿Quién así -pensaba-
dejar pudiera deslizarse el tiempo?
¡Oh, si las flores duermen,
qué dulcísimo sueño!

Lasse du bal,
le feu aux joues, le souffle court,
prenant appui sur mon bras,
elle s'arrêta à l'extrémité du salon.

Entre la mousseline légère
que soulevaient les palpitations de son sein
se berçait une fleur
d'une balancement doux et régulier.

Comme dans un berceau de nacre
poussé par la mer et caressé par le zéphir,
peut-être y dormait-elle
sous le souffle de ses lèvres entr'ouvertes.

Oh ! Que ne puis-je ainsi -pensais-je-
laisser s'écouler le temps ?
Oh, si les fleurs dorment,
quel très doux sommeil !

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