Librement inspiré de la vie de Guy Éder de La Fontenelle, chef de guerre combattant du côté des Ligueurs et brigand célèbre en Bretagne à la fin du XVIe siècle, surnommé « Le Loup » (Ar Bleiz en breton).
[Am]Si je m’suis un peu fourvo[G]yé,
dans ma vie,
Marie, j’t’ai toujours ai[Am]mée,
j’te le dis.
J’étais si jeune, si fou[E]gueux,
[E7]plein d’envies,
[F]et les temps étaient perni[C]cieux,
et [C9+]maudits.
Mais [G]ne crois pas tout c’qu’on te [Am]dit,
ma Marie,
[F]j’fus, c’est vrai, un peu ban[C]dit,
[C9+]comme on dit,
[G]j’ai tué, rançonné et pi[E]llé,
[E7]sans répit.
[Am]Mais fallait bien faire man[G]ger
mes amis,
et j’en avais toute une ar[Am]mée
d’insoumis,
levée pour combattre au [E]nom
[E7]de la Ligue
[F]soutenus de gens de re[C]nom
comme [C9+]une digue
un [G]rempart aux hugue[Am]nots,
hérétiques,
[F]aux anglais, aux ostro[C]goths
[C9+]et leur clique
[G]les choses n’ont guère chan[E]gé
[E7]à c’qu'on dit.
[Am]Et ce traître de Va[G]lois,
ce giton,
que le hasard fit [Am]roi
de mignons,
dépourvu de descen[E]dant,
[E7]de succession,
[F]autre que c’suppôt de Sa[C]tan,
de [C9+]gascon,
fit [G]assassiner notre [Am]prince,
duc de Guise,
[F]craignant qu’un jour ne l’é[C]vince
[C9+]par traîtrise
[G]et l’on me vient gourman[E]der
[E7]pour des bêtises ?
[Am]J’ai régné sur la Bre[G]tagne,
une décennie,
elle fut mon pays de co[Am]cagne,
quelle orgie !
À peine âgé de 20 [E]ans,
[E7]par défi,
[F]je mis tout à feu et à [C]sang,
[C9+]sur ma vie,
du [G]Trégor à la Cor[Am]nouaille,
ma mie,
[F]où se firent nos épou[C]sailles,
[C9+]quelle nuit !
[G]Tant par ruses que par [E]force
[E7]je vainquis.
[Am]Depuis mon île Tris[G]tan,
fortifiée,
j’écumai l’ban et l'arrière [Am]ban
d’la contrée,
mais c’étaient là ma[E]nières
[E7]de guerrier,
[F]et quand on fait la [C]guerre,
[C9+]désolé,
on [G]pressure le bon[Am]homme,
je présume,
[F]comme une bête de [C]somme
[C9+]c’est coutume,
[G]je n’vois là rien d’nou[E]veau
[E7]et j’assume.
[Am]Et quand on me fit pro[G]cès
à Paris,
on m’fit grâce de ces ex[Am]cès,
ironie,
mais pour conspira[E]tion
[E7]avec l’ennemi,
[F]pour haute trahi[C]son
[C9+]on me rompit.
J’ex[G]pirai sur la [Am]roue
à 28 ans,
[F]ma tête fit figure de [C]proue
[C9+]quelques temps,
[G]à la porte de Tou[E]ssaint
[E7]à Roazhon.
[Am]Tu m’as beaucoup pleu[G]ré,
ma très douce
t’languissant, esseu[Am]lée,
sur not’couche.
Pour toi j’aurais don[E]né
[E7]plus qu’ma vie,
[F]je t’ai tellement ai[C]mée
[C9+]ma Marie.
Et [G]si je fus le [Am]loup
“Ar Bleiz”,
[F]j’fus surtout ton é[C]poux,
[C9+]n’en déplaise,
[G]et c’est là le seul [E]titre
[E7]qui me plaise.