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Gustavo Adolfo Bécquer
Rimas y leyendas- XXV - Cuando en la noche te envuelven … Rimes et légendes- XXV -Quand, la nuit, t'enveloppent …

Cuando en la noche te envuelven
las alas de tul del sueño
y tus tendidas pestañas
semejan arcos de ébano,
por escuchar los latidos
de tu corazón inquieto
y reclinar tu dormida
cabeza sobre mi pecho
diera, alma mía,
cuanto poseo:
¡la luz, el aire
y el pensamiento!

Cuando se clavan tus ojos
en un invisible objeto
y tus labios ilumina
de una sonrisa el reflejo,
por leer sobre tu frente
el callado pensamiento,
que pasa como la nube
del mar sobre el ancho espejo,
diera, alma mía,
cuanto deseo:
¡la fama, el oro
la gloria, el genio!

Cuando enmudece tu lengua,
y se apresura tu aliento,
y tus mejillas se encienden,
y entornas tus ojos negros,
por ver entre tus pestañas
brillar con húmedo fuego
la ardiente chispa que brota
del volcán de los deseos,
diera, alma mía,
por cuanto espero:
¡la fe, el espíritu,
la tierra, el cielo!

Quand, la nuit, t'enveloppent
les ailes de tulle du sommeil
et que tes cils allongés
ressemblent à des arcs d'ébène,
pour écouter les battements
de ton cœur inquiet
et reposer ta tête
endormie contre ma poitrine
je donnerais, mon âme,
tout ce que je possède :
le jour, l'air
et la pensée !

Quand tes yeux fixent
un objet invisible
et que tes lèvres en illuminent
le reflet par un sourire,
pour lire sur ton front
la pensée muette,
qui passe tel un nuage
sur l'immense miroir de la mer,
je donnerais, mon âme,
tout ce que je désire :
la renommée, la richesse
la gloire, le génie !

Quand ta bouche se tait,
que ton souffle s'accélère,
que tes joues s'allument,
et que ton regard de jais se révulse,
pour voir entre tes cils
briller ce feu humide
de l'ardente étincelle qui jaillit
du volcan de ton désir,
je donnerais, mon âme,
toutes mes espérances :
la foi, l'esprit,
la terre, le ciel !

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