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Gustavo Adolfo Bécquer
Rimas y leyendas - XVI - Si al mecer las azules campanillas Rimes et légendes - XVI - Si le balancement des campanules bleues

Si al mecer las azules campanillas
de tu balcón
crees que suspirando pasa el viento
murmurador,
sabe que, oculto entre las verdes hojas,
suspiro yo.

Si al resonar confuso a tus espaldas
vago rumor
crees que por tu nombre te ha llamado
lejana voz,
sabe que, entre las sombras que te cercan,
te llamo yo.

Si te turba medroso en la alta noche
tu corazón,
al sentir en tus labios un aliento
abrasador,
sabe que, aunque invisible, al lado tuyo
respiro yo.

Si le balancement des campanules bleues
de ton balcon
te font penser au soupir du vent qui passe
en murmurant,
sache que, caché parmi le vert feuillage,
c'est moi qui soupire.

Si venant à résonner confusément dans ton dos
une vague rumeur
tu crois t'être entendue appelée par ton nom
par une voix lointaine,
sache que, parmi les ombres qui t'entourent,
c'est moi qui t'appelle.

Si ton cœur timoré se trouble
en pleine nuit ,
de sentir sur tes lèvres un souffle
embrasé,
sache que, bien qu'invisible, à ton côté
c'est moi qui respire.

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