1- Les ratiches(1) à(2) mon p'tit frelot | Les dents de mon petit frère | |
(1) Ne pas confondre : ratiche : dent, et, ratichon : curé ! Dent se dit également : chocotte, croc, crochet, tabouret, domino. | ||
(2) De, préposition marquant en français l'idée de possession, est généralement remplacé par à (mais pas toujours) quand le possesseur est un être animé. | ||
2- elles(3) sont longues comme des baïonnettes(4), | sont très longues, | |
Cf. leçon 1, note 2 : on ne dit passes ratiches sont longues, mais ses raticheselles sont longues | ||
En français, « avoir les dents longues » c'est être doué d'un grand appétit, et au figuré faire montre d'une grande ambition. L'argot qui ajoute à cette image celle des baïonnettes, laisse entendre que cette ambition est féroce et sans scrupule. Pour traduire simplement l'idée qu'on a grand faim on pourra dire simplement :j'ai les crocs | ||
3- mais la roupane à ma frangine | mais la robe de ma sœur | |
4- elle est tout ce qu'y a de plus mini | est extrêmement courte. | |
5- Son(5) tarin à ton cloporte(6) il est comac, | Le nez de ton concierge est grand, | |
(5) Adjectif possessif superflu, puisquetarin a un complément déterminatif ; cette tournure est très courante. | ||
(6) Cloporte : concierge (d'un calembour : ilclôt laporte). | ||
6- mais quand même pas aussi mastard | mais toutefois pas aussi énorme | |
7- que le zob(7) à mon grand-dab. | que le membre (viril) de mon grand-père. | |
(7) Zob (de l'arabe zobb, zebb) : membre virilMon zob ! : interjection marquant un refus énérgique, une dénégation.Peau de zébi : rien (zebbi, en arabe, mon membre). Rien peut se dire égalementpeau de balle (ou, enverlan, c'est-à-dire en retournant les syllabes du mot :balpeau, oula peau, ou (par apocope de 'que la peau')que lape.Ajout de MoKo rien peut aussi se direque dalle. | ||
8- Mon proprio, son tutu(8) il est au poil, | Le vin de mon propriétaire est excellent, | |
(8) autre façon courante de former le complément de nom avec un adjectif possessif superflu qui joue un rôle analogue à celui que joue, en anglais ou en allemand, l's du génitif saxon : le chien de ma sœur, my sistr's dog,ma frangine son clébard. | ||
9- mais le caoua de ma bignolle vaut que tchi. | mais le café de ma concierge ne vaut rien. | |
10- La tire au toubib elle est drôlement badoure | La voiture du médecin est fort belle | |
11- mais la chiotte à ma belle-doche, c'est le(9) vrai veau !(10) | mais celle de ma belle-mère manque singulièrement de reprise. | |
(9) Emploi, très courant dans la langue populaire, de l'article définile pour l'indéfiniun : il s'agit duveau type, duveau par excellence. | ||
(10) Veau a) Cheval ou voiture manquant de nervosité b) Femme sans réaction au cours de l'assaut amoureux c) Au pluriel, l'ensemble des Français, selon une formule du général De Gaulle. | ||
12- Le beaujol il est grisolle, dans ce troquet ? | Le vin de beaujolais est-il cher dans ce café ? | |
13- Il est pas chéro, mais y vaut pas lerche non plus ... | Il n'est pas cher, mais il ne vaut pas grand chose non plus ... | |
14- et pis c'est pas du beaujolpif ! | et, qui plus est ce n'est pas vraiment du Beaujolais ! | |
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1- Le tarin à mon grand-dab. | voir français classique | |
2- La bignole à ma belle-dab. | voir français classique | |
3- Son caoua, au toubib, y vaut pas lerche. | voir français classique | |
4- Ma frangine, sa tire elle est grisole. | voir français classique | |
5- Son beaujol au cloporte il est au poil. | voir français classique |